«Cette création est née de plusieurs morts successives, un père, une mère, un amour. Elles ont initié mes voyages d’où proviennent ces images.
Mon père faisait des photos, il était le seul dans la famille.
Sans doute parce qu’il voyageait beaucoup; il était marin.
Le marin c’est l’abandon.
Le mouvement.
Je suis le fil rouge de ce travail, un matériau premier, malléable, disponible, gratuit.
Les disparitions à partir desquelles elle a été réalisée sont aussi à l’origine d’un héritage :
les lettres d’amour de mon père marin, écrites à ma mère lors de ses dernières années de navigation à bord d’un bateau de pêche.
Qu'est-ce que l'expérience de la mort est en mesure d'offrir?
L'expérience de l'amour peut-elle avoir lieu là où il n'y a aucune possibilité de sauvegarde? Jusqu'où l'absence autorise-t-elle que nous fictionnalisions un tel héritage?
Dans l’incapacité de lire ces lettres, je les ai confiées à mes compagnons de travail qui en ont sélectionné des fragments en vue d'une recomposition libre.
Je découvre ces lettres ce soir, ici, maintenant.
Les marins font des filles perdues.»
LES CHAGRINS DES MARINS
SONT TOUS LES CHAGRINS
Video installation and performance,
with Jérémie Nicolas, Mélanie Martinez-Llense,
and Yann Lupu
Work in progress, 28'
HD color, trumpet
Hors Pistes Productions
Centre Georges Pompidou, Paris. 2017