Qui flâne aujourd’hui dans la ville congestionnée, ergonomi-sée, marchandisée, carte-posta-lisée ? Où flâner dans « l’Hyper Paris » ? La collective répond en s’installant pour quatre semaines dans deux vitrines de l’un des plus ignorés parmi les passages parisiens, le pas-sage Sainte-Anne : à l’ombre du Palais-Royal, de l’Opéra- Comique et de la bibliothèque Richelieu, il suggère tout une histoire mineure du commerce des biens et des corps qu’il s’agit de réveiller. La collective est un ensemble aux contours incertains, un réseau d’actant·es humain·es et non humain·es. C’est un groupe d’affinités– au sens où l’en-tendaient les mouvements acti-vistes, notamment de lutte contre le VIH-sida. Il rassemble en solidarité diverses pratiques, obstinations et formes de sur-vie dans le champ artistique. L’occupation des vitrines est ainsi plastique, discursive, performative, amicale et cura-toriale, autant qu’elle tente de faire un lien entre l’intérieur et l’extérieur, sans souscrire à la froide bipartition d’un dedans et d’un dehors.

« Passe par ici, pause par là » est plus qu’un titre : c’est une proposition zigzagante dans un lieu de circulation qui sert habituellement de raccourci d’un point à un autre. Peut-on en trou-bler l’usage ordinaire ? C’est aussi une façon de répondre à la question initiale. La collective intervient au sein de l’exposition « Flânerie au Passage », à l’instigation et à l’invitation de Dani Issler.

Avec :  
Michel Bayetto,  
Gilles Beaujard,  
Morgan·e Blier,  
Catherine Facerias,  
Patricia Falguières,  
Arthur Gillet,  
Khaled Jarada,  
Philippe Joanny,  
Claire Lapeyre-Mazérat,  Pierre  Laporte,  
Élisabeth Lebovici,  
Béatrice Lussol,  
Tim Madesclaire,  
Mélanie Martinez-Llense, 
Ralf Marsault,  
Jean-Luc Morel,  
Philippe Noisette,  
Giancarlo Pirelli,  
Shanta Rao,  
Clarisse Tranchard  
et Virginie Trastour.