"I am a poor Jenny Holzer" est née pendant le confinement en France. Elle est venue d'elle-même, comme un enfant naturel. J'ai utilisé les matériaux "restants"de l'atelier. Chaque jour j'ai cloué entre 1 et 5 mots, vaquant à d'autres occupations. Chaque mot appartient au dictionnaire français et anglais. Ils sont entendus de la même façon dans les deux langues. Je les ai cloué comme des mantras, me laissant traverser par leurs échos respectifs. J'ai dialogué avec eux, avec leurs sens, avec ce silence, ponctué par le bruit du marteau qui les enfonce dans des reliquats de bouts de bois, à l'image d'un rebut, inutile. La pauvreté des matériaux est une sorte de noblesse à mes yeux, une poésie du quotidien dans son activation soudaine par la naissance d'une forme. Joseph Beuys parle de sculpture sociale, l'art c'est la vie. L'acte, l'art en action est plus important que l'oeuvre d'art. Alors nous sommes tous artiste, et pouvons, légitimement, nous emparer de tout ce qui nous entoure pour créer. Puisque l'essentiel est de faire.
I'm a Poor Jenny Holzer
Wood, nails
Variable dimensions
Cluster
2020