Les droits de la nature, si l’on dépasse une vision aristotélicienne, sont érigés par l’homme désormais possesseur de sa moindre parcelle, incluant sa protection. Dans cet espace, la nature nous reflète sa destruction, mise en ordre de marche par nous-mêmes, que nous savons exponentielle (puisque les "nouvelles énergies" comme l’éolien, le solaire etc, considérés comme écologiques, continuent de générer des pollutions inaltérables - par exemple -). Cette phrase "Hate is Love" parle de cet amour destructeur que nous avons de la nature, la possédant au point de la personnifier et de lui fabriquer des droits et des lois la défendant auprès de tribunaux internationaux. L’aimer et la détruire est animé par notre propre nature (humaine). "Hate is Love" est une sorte de "gimmick" qui me hante depuis longtemps. Il m'apparaît de cette intensité dont est fait le monde, surtout celui dans lequel nous nous enfonçons. Rien ne peut plus être modéré ou balancé, et quelle que soit la direction choisie, elle aura la même puissance que son opposé direct. "Hate is Love", c'est abolir toutes les frontières et les inscrire "durement", comme ces clous plantés dans le bois. C'est admettre qu'il faudra de tout pour refaire le monde. C'est aussi penser que l'émotion qui nous sous-tend nous régit au-delà de n'importe quelle autre bonne ou mauvaise raison. Peut-être est-ce là que réside notre humanité, au contraire de la Nature qui ne connaît pas la morale, ni Bien ni Mal.
Hate is Love 2020
Found wood, nails, saws
95 x 86 x 50
Cluster
2020